La crise sanitaire fragilise des pans entiers de l’économie française, comme en témoignent la chute historique du PIB de 8.3 % sur les douze derniers mois ou la vague de licenciement qu’opèrent petites et grandes entreprises. Si certains secteurs, comme la restauration, l’hôtellerie ou la culture, peinent à se relever, d’autres, comme le BTP, semblent mieux encaisser le choc. Mais l’immobilier résidentiel, lui, fait mieux que résister. A la fin du printemps et au début de l’été 2020, les professionnels du secteur ont observé un rebond significatif dans les grandes agglomérations françaises mais aussi dans les lieux de villégiature du sud de la France et de la côte Atlantique. La côte basque et le sud des Landes illustrent parfaitement cette lame de fond.
L’immobilier résidentiel, grand gagnant de la crise sanitaire
Les résidences secondaires ont toujours occupé une place importante dans le marché « premium » des côtes basques et landaises. Mais si l’achat de maisons ou d’appartements de vacances reste le premier moteur de ce secteur, le marché peut aussi s’appuyer sur une clientèle à la recherche d’une « néo-résidence principale » dans des villes comme Biarritz ou Saint-Jean-de-Luz.
Le premier confinement marque un tournant majeur pour l’immobilier Pays Basque. Il a en effet poussé certaines familles à revoir leurs priorités : elles souhaitent désormais vivre dans un lieu sain avec un extérieur, ou offrant une vie tout à pied, loin des transports en commun et des embouteillages. Le télétravail permet à ces Français de profiter (déjà) de la « vie d’après » tout en gardant leur « activité d’avant ».
Sécuriser son argent en investissant dans la pierre
A Biarritz, Saint-Jean-de-Luz et Hossegor, la hausse des ventes est impressionnante. Mais elle ne s’explique pas seulement par le souhait des familles d’avoir un cadre de vie plus saint. Elle s’explique aussi par un souci d’avoir un investissement plus sûr, en l’occurrence l’immobilier.
Plusieurs pans de l’économie tirent profit des taux d’intérêt bas et des créations monétaires réalisées depuis des années par les banques centrales européenne ou américaine. Les profits ainsi obtenus sont réinvestis dans l’immobilier Pays Basque, considéré comme la meilleure valeur refuge qui soit.
Sécuriser l’argent est d’autant plus crucial que la création monétaire, si elle n’aboutit pour le moment pas à une inflation classique, conduit plutôt à une inflation ciblée principalement sur l’immobilier, et plus particulièrement sur l’immobilier résidentiel. De fait, une région comme la côte basque est littéralement un refuge sûr pour les investisseurs dans la mesure où la rentabilité locative est au rendez-vous.
Le premier confinement a profité au marché de la location saisonnière
Le confinement du printemps 2020 aura poussé de nombreuses familles à partir dans des lieux de villégiature où ils peuvent se ressourcer, s’amuser et télétravailler en même temps. Les villes côtières basques et landaises sont alors des destinations de choix pour beaucoup de Français. Et comme on ne pouvait pas voyager à l’époque, le marché de la location saisonnière local a connu un bond considérable.
Le marché a connu un pic historique à l’été. Le nombre de réservations a continué d’augmenter. C’était l’occasion pour les familles françaises de découvrir ou de mieux connaître cette belle région, mais aussi pour certaines de penser déjà à revenir pendant les vacances de la Toussaint ou de Noël. Que des perspectives prometteuses, en clair.
Les perspectives à moyen ou long terme
On ne peut pas savoir avec certitude si cette frénésie va durer longtemps. La réalité est que l’économie mondiale est sous perfusion, dopée par les taux d’intérêt bas et la création monétaire.
Le marché parisien est le véritable moteur de l’immobilier français. Pour le moment, il résiste au choc économique, mais il montre des signes de fébrilité, avec notamment la raréfaction des acquéreurs ; cela amène inévitablement à une hausse des prix.
Quand les prix augmentent à Paris, cela conduit aussi à une hausse des prix sur une région comme la côte basque. Le durcissement des conditions d’obtention de crédit peut-il néanmoins ralentir la fièvre acheteuse au Pays basque et donc conduire à une baisse des prix ? Rien n’est moins sûr. Le marché de l’immobilier Pays Basque est un marché sous tension depuis au moins ces cinq dernières années, l’offre ayant du mal à satisfaire la demande. Et affaire la poussée démographique, cette pression sur le marché ne fait que s’accentuer.